Hard, Marvin Hard !

http://www.deezer.com/listen-896826



“ Marvin Wright

STARRING Ryan Gosling

BLOODY MAGNIFING GLASS

« DIS-MOI, C'EST CA L'ENFER ? »

Stupide. S'il y avait bien une chose que ses concurants s'accordaient dire à son sujet, c'était bien cela. Stupide abruti qui, de haut de son inexpérience, de son manque de diplômes et de connaissances avait put s'élever au rang de détective privé, qui était même devenu l'un des plus prisé d'entre eux. Il ne méritait certainement pas cette reconnaissance ; chaque élément ayant contribué à l'approcher du sommet n'avait été qu'un coup de chance, chose qu'il posédait indubitablement et qui faisait pâlir ses pairs de jalousie. Il avait de la chance, mais était bien trop stupide et prétentieux pour s'en rendre compte. Rien que son pseudonyme, Marvin Wright, faisait retrousser les lèvres à ses confrères. Wright signifiait orfèvre, et plus loin encore méticuleux, perfectionniste. De quel droit se donnait-il ce nom, lui qui ne devait ses réussites qu'à des concours de circonstance ? Il ne connaissait rien au métier de détective et improvisait toujours tout comme un amateur. Le voir s'engager dans cette histoire d'éventreur en fit rire plus d'un. Sa chance légendaire ne pourrait rien cette fois, face à son manque de professionalisme.

Comme souvent, la pluie accompagnait le crépuscule londonien. Loin d'être vides, les rues résonnaient toujours de cette même activité, de cette même mouvance industrielle et brutale qui agitait déjà Londres bien avant le lever du jour. Il aurait été difficile de deviner l'instant du jour où l'on se situait tant que l'on ne jetait pas un coup d'oeil au soleil, malheureusement la plupart du temps caché dans le brouillard ou masqué par les cheminées branlantes, crachant cette fumée sale et noire qui conférait à la capitale anglaise cette réputation de trou à rat sale et infréquentable. Pourtant, comment aurait-on put faire autrement ? C'était à Londres que les choses se passaient. En particulier pour Marvin, dont les revenus découlaient directement des faits divers abjects et sanglants dont seule cette ville avait le secret.
Après toute une journée à crapahuter dans les ruelles sordides pour récolter des indices et des témoignages misérables, il n'avait qu'une envie : aller se coucher. Il était cependant trop consciencieux pour cela, car même si il était son propre patron, il tenait à ne pas prendre de retard sur ses rapports. Question de principe, que Gail Clarke, sa secrétaire, n'avait de cesse de lui rappeller et qu'il avait finit par assimiler. Cette bonne femme semblait croire qu'à cause de son poste, elle avait le droit de lui faire n'importe quelle réflexion, ce que Marvin digérait plus ou moins bien ; se débarasser d'elle était cependant hors de propos, bien entendu. Ils collaboraient depuis l'arrivée de Marvin à Londres, six ans plus tôt, et il ne pouvait dissocier sa profession de cette femme au caractère fort et au reproche facile.

La porte du bureau claqua dans son dos et Marvin jeta sa veste trempée sur le dossier d'une chaise. Il n'était pas loin de dix-neuf heures et Gail était rentrée chez elle, lui laissant une note pour lui rappeller de se nourrir et lui annoncer qu'il avait un rendez-vous le lendemain avec un homme qui soupçonnerait sa femme d'adultère. Marvin ne put contenir un reniflement dédaigneux. Au diable les affaires bas de gamme, quand Jack l'Eventreur régnait sur les rues de Whitechapel. Il devait y consacrer tout son temps et toute son énergie, car là, pensait-il, se trouvait la clef du succès.
Etirant ses bras engourdis, le trentenaire se tourna face au mur sud. Celui-ci était en majeure partie recouvert d'une carte détaillée de Londres, piquetée ça et là de punaises rouges. Elles indiquaient les lieux ou des témoins potentiels affirmaient avoir apperçu le tueur ; Marvin les avait interrogés, les uns après les autres, mais au milieu de leurs babillages alcoolisés de dockers finis il était difficile de discerner le vrai du faux. N'en restait que cette mosaïque improbable de punaises rouges, ne formant aucune figure géométrique connue au-dessus de la jungle londonnienne, juste une nuée qui n'avait aucun sens. Silencieux, Marvin fixa longuement la carte, comme happé par quelque chose d'indiscernable. Faute d'avoir suivit une formation, il avait lu dans un livre policier qu'il était courant de se mettre à la place du tueur pour mieux s'approprier sa façon de faire. Marvin était convaincu que celui qui se faisait appeler Jack frapperait à nouveau, peut-être en tuant une autre prostituée, peut-être en s'attaquant à quelqu'un d'autre. Mais d'abord, qu'est-ce qui pouvait motiver le meurtre d'une prostituée ? Il arrivait parfois que l'on en retrouve mortes dans une ruelle quelconque, mais Marvin n'avait jamais constaté une telle sauvagerie auparavent. La femme avait été tout bonnement éviscérée, et son sang avait maculé les pavés sur de nombreux mètres alentours. C'était d'une barbarie sans précédent.

S'il était Jack, pourquoi aurait-il fait ça ?

« Peut-être qu'elle avait refusé de le contenter. Peut-être qu'elle lui avait réclamé plus d'argent que ce qu'il pouvait lui offrir. » supposa-t-il premièrement, fixant des yeux la croix noire qui marquait l'emplacement du meurtre sur la carte. Peut-être que Jack avait été frustré, et qu'il s'était vengé. L'analyse avait pourtant révélé qu'il avait opéré avec un matériel de véritable professionnel quand il avait ouvert le ventre de cette femme pour en extraire l'intérieur. Tout le monde ne se promène pas avec de tels outils sur lui.

« Ce meurtre était peut-être prémédité. Une vieille rancune les liait, et Jack a voulu en finir avec cette catin. »

Mais alors, l'hypothèse qu'il recommencerait ne tenait pas debout, à moins que ce type entretienne des griefs à l'encontre de toutes les prostituées de la ville..

Perplexe, Marvin fronça ses sourcils clairs. Si lui avait du se livrer au meutre, il s'en serait sans doute pris aux autres détectives de la ville. Cela lui assurerait un repos certain, de la concurance en moins et de l'argent en plus. Jack était peut-être une femme ?... Une prostituée qui veillait sur son territoire ?

Jugeant son idée ridicule et improbable, le détective se mit à rire. Non, jamais une femme ne serait capable de telles atrocités. Gail seule faisait exception, et encore, il aurait fallut qu'il la mette véritablement en rogne.

Au vu de son mode opératoire, Jack devait avoir des connaissances en chirurgie, ou en médecine. Cependant, il aurait tout aussi bien put avoir de la chance et parvenir à découper le corps sans trop de problèmes, Marvin était bien placé pour le savoir. Il avait du mal à le reconnaître, mais avec un meurtre isolé sur les bras, il était impossible de chercher bien loin. Tout ne reposait que sur des hypothèses, et il était impossible d'affirmer quoi que ce soit sans avoir davantage d'indices.

Seul dans son bureau, Marvin se prit à espérer que Jack continuerait son oeuvre. Puis, effrayé par ses propres pensées, éteignit la lampe à pétrole posée sur une étagère avant de filer, la porte claquant à nouveau derrière lui comme dans une éternelle promesse de recommencement.

« BAS LES MASQUES.  »

Bonjour ! J'essaye d'arrêter de boire pour reconquérir ma femme et empêcher les services sociaux de s'emparer de mes gosses. Quoi ?... C'est pas les AA ici ?

Validé MARVINBABE ! Comme d'hab, je keephe, normal.