The Other Court

L'homme politique, le prince, l'héritier, le roi en devenir, se contente d'accomplir ce que l'on attend de lui, sans plus, voire moins qu'espéré. On lui connaît une humeur ponctuée d'accès d'impatience, de frustrations, de caprices. On lui sait un penchant pour l'originalité et la liberté de pensée. On le dira fantasque, singulier, bien qu'indéniablement doué d'esprit et d'habiletés multiples et variées, sur le plan physique comme intellectuel; héritages de son éducation. Certains désapprouveront cependant l'usage superficiel qu'il fait de ses talents. D'où, justifieront-ils, son égotisme et d'où nourriront-ils les rumeurs de luxure et de dépravation qui courent à son sujet. Quelques rares individus, constituant pour la plupart son entourage rapproché, voient plutôt, à tort ou à raison, dans l'impétuosité de son tempérament, un jeune homme aux prises avec l'amertume et le désenchantement récoltés d'une lucidité prématurée et d'une sensibilité indocile, souveraine.
Mais Edouard n'y songe pas. Edouard n'est pas sujet à l'introspection et préfère de loin se prêter aux plaisirs des sens et de la chair, ou aux sports. Il veut exister et en frémir, en vibrer, plutôt que de se fatiguer à en avoir conscience. Il lui arrive par contre de redouter, depuis peu, de se fatiguer malgré lui de cette vie dont il abuse. Mais plus encore redoute-t-il ces instants de silence, quand il voit poindre cette pensée. Tout cela, heureusement, est bien vite emporté dans une gorgée d'absinthe ou une bouffée d'opium.

Victoria J. Baxter « Qui n'a pas les cheveux assez longs pour pêcher un prince, du haut de sa tour de fer, sa tour à barreaux. Ou la fausse princesse. Qui a l'innocence qu'on aime à leur imaginer, mais dont la couronne est d'illusions. Ou, celle que j'aime appeler Agnès. Ma pucelle perdue, gâchée. Qui ne trouvera jamais un prince, un vrai, que dans ses rêves. D'ici là, je me plairai dans mon rôle de charmant. Ou de faux charmant, peut-être... Mon rôle de David. De gentilhomme successeur de quelque bon nom. David plus modeste que moi, que j'abandonne à l'entrée des bordels, mais qui reparaît dès qu'elle apparaît, Victoria, mon Agnès. Coupable... Ses regards le sont, qui voient bien plus et bien mieux en moi que tout ce que je ne saurai jamais être, vraiment. Mais qu'importe, n'est-ce pas qu'un jeu, après tout? »

Leopoldine Lackey « Madame la Louve, qui me donne des envies de conte. De ces envies stupides dignes de l'imagination aliénée d'un gamin. Je la préfèrerais hirsute, grosse et laide. Je la voudrais bête et mugissante. Je lui mettrais une chaîne au cou et lui ferais bâtir une niche à sa mesure. À manger je lui donnerais de la cervelle de précepteur et à boire, du sang de conseiller... Si seulement je n'avais pas posé le premier le pied dans le piège. Si je n'étais point le sot animal, l'enfant naïf berné par l'attrait du pennage d'or. Je sais qui elle est, du moins m'en doute, mais n'en ai que faire tant qu'elle ne chasse pas dans mon histoire. Et puis, je lui ficherai bien du plomb dans l'aile, si elle ose. Et en ferai un manteau, que je teindrai en rouge. Ainsi ensemble chercherons-nous le loup. »

Elizabeth R. Harker « Dont les yeux assassinent. Mais avant de porter le coup fatal, ces deux trous noirs de yeux fascinent, envoûtent, engouffrent, frappent milles fois en ne laissant que de vaines prières derrière eux. Ah! Mais jamais la supplierai-je, jamais ne lui dégraferai-je de force sa robe, me promis-je. Elle viendra d'elle-même, comme toutes les autres, tentai-je de me convaincre. Hélas voici que mon serment menace de se rompre sous le poids du désir. C'est qu'elle ose, la garce, s'inventer petite bourgeoise et me faire languir. Je devine qu'elle devine ma fierté, je devine qu'elle me devine mieux peut-être que je m'aviserai de le supposer. Sait-elle ma fougue? Sait-elle avec qu'elle mépris je la jetterai, une fois satisfait, la garce... Je l'ignorerai sans même avoir à y songer. Ne la jetterai-je pas? Ne l'oublierai-je pas? Oui, bien sur... Enfin... Je crois. »

Alexander Crowley « Sangsue, parasite... Mister Crowley, I hate you. Mister Crowley, the Mister Crowley. Qui s'est, à mon grand dam, attiré la confiance de ma mère. Quel exploit, n'est-ce pas? Mister Crowley le babysitteur... How funny... Je finirai par vous échapper, un de ces jours. Un de ces bons jours, oui, vous ne m'y trouverez nulle part. Mister Crowley le ver solitaire. Vous finirez seul à baigner dans votre folie, dans votre merde. Ou dans celle de l'Éventreur. Du pareil au même. Deux emmerdeurs, voilà. Qui jouent à cache-cache dans une forêt d'étrons. Des chercheurs d'or qui pataugent dans la boue. Comptez-vous chanceux, Mister Crowley, de tous, vous êtes le seul qui ne trouve pas que de cette précieuse travestie, dite : l'or des fous. Mais fous, cependant, vous l'êtes tous... »

Et vous?
Je n'ai pas d'espérances particulières, donc si vous souhaitez un lien quelconque, proposez. Et si les idées manquent, nous pourrons toujours remuer de concert nos méninges!

Basse-cour
[incoming or whatever...]

J'aimerais bien aussi mais bon. T'es un Prince assez peu conventionnel.
Ou alors j'te ramène chez papa maman quand tu te perds, parce que j'suis aussi payé pour ça t'as vu.

Je veux et j'exige aussi.

Je me tords les neurones, on va voir ce que ça donne mais je ne garantis RIEN.
D'abord pour m'sieur. Ouais alors, t'es aussi payé pour me ramener si je me perds et que je veux resté perdu? Si oui, alors, je pourrais ne pas t'aimer beaucoup. Trouble-fête indésirable, je t'enverrais promener. Mais ce serait à mon désavantage. Maman ne serait pas contente et renverrait son bon policier aux fesses de son bébé. En même temps… je pourrais consentir à tes services d'"escorte", à contre-coeur, mais quand même parce que je n'aurais, disons, pas tellement le choix. Tu pourrais me raconter des histoires de cadavres et moi je ferais semblant d'avoir envie de vomir. Ça t'inspire? <__<

Ensuite, pour m'dame. Madame la puta… Ben je suis un consommateur de comme toi(s) ._. Déjà c'est un prétexte. Mais t'es un peu spéciale, comme petite dame, et moi je suis un peu précieux. Je réfléchis encore… Bon. Alors en fait tu pourrais faire partie de celles qu'il m'arrive de croiser ici et là dans les bas-fonds. Mais je pourrais encore jamais n'avoir fait affaire avec toi, pour aucune raison particulière sinon que d'autres étaient là avant. Je te prendrais pour une bonne petite pute, enfin je supposerais, mais toi, en revanche, je sais pas... je me demande, plutôt : chasser du prince, ça peut t'intéresser? C'est le genre de gibier auquel tu pourrais penser ou t'es pas assez tordue? Ce n'est pas une demande de suicide, mais j'essaie de… Bref, ça t'inspire? >__>
[soit dit en passant, merci pour les demandes *-*]

Je pense que ce qui peut être intéressant, entre Alexander et Edouard, c'est que dans leur relation pour le moins conflictuelle (quel que soit l'angle sous lequel on regarde ça, d'ailleurs) ils pensent tous les deux avoir le mauvais rôle. L'un parce qu'il désire rester libre et volage, l'autre parce que ça l'emmerde profondément de devoir courir après un gamin quand il pourrait gagner ce temps à s'adonner à son obsession malsaine - à savoir, Jack. Du coup ils ne seraient pas du genre à se prendre avec des pincettes, et si Edouard pense pouvoir lui tenir tête cela énervera davantage Alexander qui se fera plus brusque, disons, tout en faisant garde à ne pas abîmer le bébé de la famille évidemment. Edouard l'énerverait autant qu'il aurait (relativement) pitié de lui ; c'est vrai, il pourrait laisser libre court à sa compassion, mais bon, Alexander veut avant tout que "Maman-chérie" lui foute la paix et pour ça, il doit bien ramener gamin à la maison. Et dans ce conflit d'intérêt, notre bon inspecteur ne peut se permettre de laisser la victoire à ce dernier.

Monsieur Crowley, tout ce que tu racontes-là ça me plaît et fait bien mon affaire. Edouard tiendra tête, il se montrera à son meilleur de petit prince gâté pourri. Alors au plaisir de ne te pas t'aimer.
Et Madame Elizabeth, pareil, ça me semble charmant. Disons qu'Edouard ça le titillerait sévèrement de voir que cette petite bonne femme ne cherche pas ses faveurs comme ses vaillantes copines. Il chercherait à savoir pourquoi.
Je vais vous ajouter à mon poulailler dès que j'aurai trente-quatre minutes et quart et si y'a un truc qui cloche, qui ne vous semble pas tout à fait juste, n'importe, vous me le ferez savoir!

EDIT : DONE. Pour les deux derniers n'amis, là...